Orge : les achats chinois en France sont attendus en baisse
La forte demande des autres importateurs d’orge compensera néanmoins la chute de la demande chinoise en France en 2023-2024.
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Après avoir annoncé en avril dernier vouloir accélérer le processus de révision des taxes imposées par Pékin à l’orge australienne, l’Australie et la Chine ont finalement trouvé un terrain d’entente. L’empire du Milieu a annoncé mettre fin à sa taxe sur l’origine australienne à partir du 5 août 2023. En conséquence, les exportations de l’Australie vers la Chine devraient fortement augmenter, et passer de zéro en 2022-2023 à 3 millions de tonnes en 2023-2024. Cela se fera surtout au détriment des importations d’orge argentine, française et russe. L’origine française n’est en effet actuellement pas très compétitive sur l’échiquier mondial.
La production australienne étant prévue en recul en 2023-2024 en raison de conditions moins favorables pour les cultures (précipitations moindres), le pays ne sera pas capable de maintenir ses exportations vers les autres destinations. Les ventes australiennes vers l’Arabie Saoudite, notamment, devraient chuter à tout juste 250 000 tonnes, contre presque 2,7 millions de tonnes en 2022-2023. Ainsi, toutes les disponibilités seront nécessaires pour couvrir la demande mondiale sur les prochains mois, y compris celles de la France.
Le bilan européen devrait soutenir les prix
Au niveau mondial, la production d’orge est annoncée en forte baisse, à son plus bas niveau depuis 2012-2013, en raison d’un déclin à la fois des surfaces semées et des rendements. Les conditions ont été trop sèches en Afrique du Nord au printemps, et plus récemment en Australie, en Argentine et au Canada. La récolte d’orge de l’Union européenne à 27 est prévue à son plus bas niveau depuis 2011-2012.
Dans le même temps, l’orge n’est pas vraiment attractive dans les rations animales. Associé à une demande animale morose, surtout en porcins et volailles, cela devrait limiter la consommation européenne. En outre, l’activité dans le secteur de la malterie ne devrait pas progresser : l’impact de l’inflation sur la consommation des ménages est toujours notable dans l’Union européenne.
En revanche, la demande des pays d’Afrique du Nord s’annonce forte, tout comme celle du Moyen-Orient : cela devrait limiter la baisse des exportations européennes. Ainsi, malgré une demande totale attendue en recul, les stocks d’orge diminueront dans l’Union européenne entre juillet 2023 et juin 2024, ce qui devrait soutenir les prix en France. En conséquence, l’impact de la fin des taxes à l’importation sur l’orge australienne en Chine ne sera que modéré sur le marché français, tout du moins sur les prochains mois.
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